Les situations des langues minoritaires ont été et continuent d’être en Union soviétique et Russie à l’origine de travaux de linguistique théorique et appliquée significatifs. Elles ont également fait l’objet, depuis le début du siècle dernier, de plusieurs phases de politique linguistique, en commençant par une période très volontariste avec l’« édification linguistique » de nombreuses langues visant à les codifier, les équiper de variétés littéraires et les protéger au moyen de droits linguistiques appropriés.
Les récents développements politiques et juridiques en France tendant vers une ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires montrent que la thématique des langues minoritaires, bien qu’elle ne soit pas toujours au premier plan, ne perd jamais de son actualité. Cet ouvrage fait apparaître une situation contrastée. Si la tendance à la protection des langues minoritaires est désormais généralisée en Europe occidentale, sous l’impulsion notamment du Conseil de l’Europe, la façon dont elles sont appréhendées et protégées varie grandement d’un espace à l’autre, d’une région à l’autre, en fonction de l’Histoire et de la structuration politique.
La notion de langue minoritaire peut être mise en relation avec d’autres notions, comme celles de langue régionale, de langue d’immigration, voire de dialecte. On se propose ici d’analyser les connexions entre ces notions, présentant souvent des variations en fonction des traditions nationales ou des approches disciplinaires. Il s’agit de prendre en compte à la fois des concepts qui relèvent des sciences du langage (variété linguistique, contacts de langues, ...) que des pratiques institutionnelles propres à différentes réalités géopolitiques (statut officiel, territorialité, ...).
Terms denoting minorities languages are analyzed. The notions of “regional language”, “patois” and “dialect” are compared. The notion of “patois” which has a negative shade of meaning was used in France since XVI century for denoting historical forms of Romance languages. This denotation spread widely and was in general use until XX century when it was changed by the notion of “regional language”. The notion of “regional language” became official and not only embodied semantic components of the word “patois” but became connected with local dialects. The evolution of notions denoting language status is considered. The conclusions as to how this evolution may influence further language development are drawn.
The paper written within the frame of the international scientific project PICS and the GRIMLE study of terms denoting minorities languages attempts to analyze such notions as “non-Russians language” and “small nation language”. Both notions are unique for the post-Soviet space and have rich cultural and historic implied sense. These notions semantic components are analyzed. The components evolution, transformation and change of the scope of use are traced. All these factors serve for deeper understanding of specific for modern Russia terms and should be took into consideration while translating and carrying out international studies.
Le basque et le gascon sont deux expressions linguistiques sans aucun lien génétique mais dont la proximité géographique et les zones de bilinguisme ont favorisé des interpénétrations dans les domaines de la phonologie, de la morphosyntaxe et du lexique. Le présent article se propose d’examiner uniquement les interférences phonologiques entre ces deux langues, qui ont souvent été attribuées (et parfois à tort) à l’influence d’un substrat commun. Il apparaîtra notamment que les changements phonétiques considérés comme spécifiquement basco-gascons se retrouvent loin au-delà de la zone aquitano-pyrénéenne qui coïncide grosso modo avec l’aire de diffusion des deux idiomes.
Dès les plus anciens textes, on constate un divorce important entre les dialectes du nord et du sud de l'ancienne Gaule, englobés respectivement sous les termes génériques de langue d'oïl et de langue d'oc. A l'origine de cette scission, qui se fait sentir dans le domaine de la phonologie surtout, on trouve une conjoncture historico-politique et ethnogéographique dont le rôle a été plus que déterminant.